Ils sont originaires de la ville de Boukhara, à près de 300 km de Samarcande. Ces deux villes étaient décrites comme les “perles de l'Ousbékistan“. Tadjikophone (langue perse), ils constituent un rameau du judaïsme persan et entretiennent le mythe de leur exil dans la région après la destruction du Temple de Jérusalem. Minorité attestée dès le Ve siècle au cœur des oasis de la Route de la Soie, ils se caractérisent par une réactivation de la pratique religieuse suivant le rite séfarade dans le courant du XVIIIe siècle. Ce renouveau spirituel engendré par Rabbi Yussouf Mâmon Mogribi, fit qualifier la ville de Boukhara de “petite Jérusalem“. Sous l'influence de ce personnage, les deux premiers Boukhariotes installés en Palestine en 1827 instituèrent le point de départ d'une tradition d'émigration et d'échanges (économiques, politiques et juridiques) entre ces deux pôles d'attraction. Ceci modifia sensiblement le devenir de la communauté d'Asie Centrale jusqu'à l'obtention d'un statut préférentiel de minorité religieuse unique inscrit dans la loi de la majorité musulmane.
Vers 1868, les premiers immigrants de Boukhara arrivent à Jérusalem poussés par ce que l'on a appelé un “sionisme affectif“ par opposition au “sionisme politique“ ou “pratique“ généralement évoqué. Grâce à des donations récoltées à cet effet, débute la construction à l'extérieur des murailles de la ville sainte, le premier quartier juif de la nouvelle immigration, dénommé “Rehovot“ ou encore “Boukharim“. Les membres de cette première aliyah perpétueront leurs traditions et spécificités culturelles, jusqu'à nos jours.
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